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‘’Etudier la Torah à mon âge ? Non, impossible, j’ai passé l’âge ! Je n’ai pas la force ! A quoi bon fixer des temps d’étude ? Il est certain que je ne serai pas un érudit !” Telles peuvent être les pensées émanant du mauvais penchant…
Question de Chlomo : ‘’Je rencontre de nombreux jeunes qui ont beaucoup de mal à se renforcer dans le respect des Mitsvot parce qu’ils savent que de très nombreuses règles sont à respecter. Ils se découragent en voyant qu’ils n’arrivent pas véritablement à respecter tout ce qu’il faut. Comment les aider ?
Réponse du Rav Daniel Blass : Cher Chlomo, vous posez là une question très importante et très répandue dans notre génération. Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi continuer à observer les Mitsvot alors qu’ils retombent souvent dans la faute. On peut se poser cette question pour toutes les Mitsvot, et particulièrement lorsque l’on entame une nouvelle étude. Parfois, nous avons beau essayer, il nous semble que nous n’y arrivons pas du tout et puisque nous ne réussissons pas, pourquoi continuer ?
Rav Israël Méïr Hacohen dans son célèbre livre le ‘’Hafets ‘Haïm’’ (Cinquième jour, 5 Nissan), exprime parfaitement ce raisonnement influencé par le mauvais penchant : ‘’ (Le mauvais penchant dit) : ‘’Quelle utilité as-tu d’étudier ce sujet ? Même si tu étudies chaque jour de ta vie les lois du langage, arriveras-tu à préserver ta langue tous les jours ?’’
A la page suivante, le ‘Hafets ‘Haïm nous éclaire à l’aide d’une métaphore toute simple mais tellement vraie. Depuis que je l’ai lue, je la raconte à tous ceux qui se trouvent dans ce genre de situation.
Imaginons un homme épuisé après une longue et dure journée de travail. Il se rend au bord de la mer et s’aperçoit que les vagues ont déposé une multitude de pierres précieuses et de pièces d’or. Il pourrait rester là toute la nuit et amasser une bonne partie de ce trésor et devenir très riche !
Mais il se laisse abattre par la difficulté et la fatigue. Il se dit : ‘’Il n’y a aucune chance que je parvienne à tout ramasser. Il y en a tellement et cela va être vraiment épuisant !’’
L’heure tourne et notre homme, faible et fatigué se dit qu’il n’a pas de quoi transporter tout cela et qu’il n’en peut plus, qu’il n’aura pas le temps de tout ramasser car la mer remporte de nombreux joyaux avec elle. Ainsi, il ne restera plus rien en très peu de temps. Il se dit aussi qu’il n’y a qu’un homme fort et plein d’entrain qui pourrait ramasser tout ça. ‘’C’est perdu d’avance !’’ pense t-il en baissant les bras et en s’en allant les mains vides, l’air triste et désespéré.
A ce moment-là, nous avons bien envie de réveiller cet homme et de lui crier que c’est absurde d’agir de la sorte ! Nous aimerions lui dire de ramasser ce qu’il peut, chaque pierre précieuse étant en soi un bien inestimable !
Eh bien cet homme sur la plage, c’est probablement chacun d’entre nous ! Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne qu’en ce bas-monde, nous ressemblons tous à cet homme. L’homme voit toutes les difficultés et les fautes sur lesquelles il trébuche et perd espoir de s’améliorer.
L’un se dit : ‘’Il n’y a qu’un véritable Juste qui peut préserver sa langue de dire du mal. Moi, je n’ai aucune chance, alors pourquoi faire des efforts ?’’ Un autre dit : ‘’Pourquoi même essayer de repousser la faute ? A la fin, je me retrouve toujours au même point !’’
Quelqu’un qui fait Téchouva peut se dire : ‘’Etudier la Torah à mon âge ? Non, impossible, j’ai passé l’âge ! Je n’ai pas la force ! A quoi bon fixer des temps d’étude ? Il est certain que je ne serai pas un érudit !’’
Ces différentes personnes ressemblent toutes à l’homme qui se trouve sur la plage remplie de trésors. Ces hommes réagissent tous de la même façon : ils ne ramassent rien et laissent leur poches vides de tous ces joyaux se trouvant à portée de main. Chaque Mitsva est une pierre éminemment précieuse et pas seulement temporairement. Chaque Mitsva élève l’homme à un niveau supérieur et éternel au monde futur. Ils sont d’une valeur inestimable.
Un seul jour où l’on ramasse ces joyaux vaut mieux que 1000 journées sans avoir rien amassé.
Même si l’on a accompli une seule Mitsva alors que l’on avait la possibilité d’en accomplir bien d’autres, ou encore, que l’on a évité une faute dans laquelle on est tombé plusieurs fois, nous ne pouvons imaginer la portée de notre acte.
Un homme intelligent cherche à amasser un maximum de pierres précieuses, au moins ce qui est facile à attraper. Cet homme comprend que la moindre petite avancée est une réussite inestimable. A chaque Mitsva, nous remplissons notre sac de trésors pour le monde futur. Lorsque nous quitterons ce monde, il ne nous restera que ces Mitsvot, ces petites actions pour lesquelles nous avons tellement fourni d’efforts.
Il n’y a qu’elles qui resteront en notre possession, et ce, à tout jamais.