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Notre compte du ‘Omer prendra néanmoins une autre forme et un autre aspect si nous lui accordons un petit peu plus d’importance. Si nous y mettons un peu plus de coeur, de ferveur, de concentration et d’émotion.
Dans l’une des chroniques hebdomadaires du journal Yated Ne’eman, le Rav Chmouel Baroukh Guenout explique le pouvoir de la pensée qui accompagne chaque Mitsva.
“Une étude fascinante a été récemment publiée et nous enseigne un message des plus importants. Une expérience a été menée sur 80 femmes de ménage d’un hôtel. 40 de ces femmes ont été réunies avant le début de leur travail quotidien et des entraîneurs, médecins et professeurs de sport leur ont expliqué que leur travail intense les aiderait à se maintenir et à rester en bonne santé physique.” Il leur a été expliqué en quoi ce travail physique qu’elles réalisaient au quotidien influait grandement et de façon très positive sur leur santé. Entre autres, ils leur ont expliqué que cela leur permettait de perdre du poids, d’avoir de l’endurance cardio-pulmonaire et que cela permettait de promouvoir la baisse de la pression artérielle. Quant à la seconde moitié des travailleuses, rien ne leur a été expliqué.
“Un mois plus tard, les 80 femmes de service ont été examinées. Il s’est avéré que les 40 femmes que l’on avait informé que leur travail les aiderait à avoir une meilleure santé ont réellement vu de meilleurs bilans : leur tension artérielle s’est vue améliorée, elles étaient en meilleure santé. Sur les 40 autres femmes auxquelles cela n’a pas été expliqué, rien de notoire ne s’est fait remarquer.
“Les chercheurs sont arrivés à la conclusion suivante : deux personnes peuvent faire la même chose, mais l’intention et la pensée qui les motivent peuvent tout changer. Non seulement au niveau émotif, mais également physiquement parlant”, explique le Rav.
Le Rav Guenout continue en citant la Michna Beroura dans Hilkhot Chabbat : “Il est bon de dire que tout ce que l’on achète est en l’honneur de Chabbat. La parole joue en effet un rôle majeur dans la sainteté.” En d’autres termes, deux Juifs qui achètent la même chose : des ‘Hallot, une bouteille de vin et ce qu’il faut pour préparer le Chabbat comme il se doit ; l’un d’entre eux a cependant précisé son action en disant clairement et à haute voix : “Ceci est en l’honneur du Chabbat “. C’est son intention, son investissement, sa parole au moment même de l’action qui fait la différence.
Rachi nous explique au sujet de la Guemara Chabbat : ”Deux hommes sont investis dans leur étude de la Torah. Chacun fait son maximum et étudie du mieux qu’il peut. Néanmoins, l’un des deux met toutes ses forces pour comprendre les paroles de la Torah et cherche à aller toujours plus loin et à percer tous les secrets qui s’y cachent. S’il n’y parvient pas, il ressent que son existence en tant qu’homme est remise en question.
“Quelle est la particularité de cet homme ?”, demande le Rav Guenout. Et il répond ainsi : ”S’il ne parvient pas au fond des choses, à comprendre et à dévoiler les secrets enfouis dans la Torah, il ressent que son existence en tant qu’homme est remise en question.”
Tous les soirs, nous comptons le ‘Omer. Notre compte du ‘Omer prendra néanmoins une autre forme et un autre aspect si nous lui accordons un petit peu plus d’importance. Si nous y mettons un peu plus de coeur, de ferveur, de concentration et d’émotion. Prenons un minute en plus pour penser. Une minute en plus pour comprendre la nature de ces jours dont nous faisons à présent le décompte. Ce décompte qui nous permettra d’atteindre enfin ce jour où nous recevrons à nouveau la Torah. En effet, sans la Torah et les Mitsvot, nous serions de simples mortels. Avec ce précieux cadeau qu’est la Torah, nous sommes placés au-dessus de toutes les nations, de tous les peuples de la Terre.
Quelques instants de réflexion et de méditation nous transforment. Nous ne sommes plus les mêmes. Nous voilà un autre homme.