Crédit photo : Nati Shohat Flash 90
Halakha avec le Rav Yaron Achkénazi
- C’est une Mitsva de multiplier repas et boissons la veille de Kippour. Ainsi nous disent nos Sages (Brakhot 8 et Roch Hachana 9) : ‘’Et vous mortifierez vos âmes le neuf du mois, au soir. Ne jeûne-t-on pas le 10 du mois et non le 9 ? C’est pour nous enseigner que celui qui mange et boit le 9 ; c’est comme s’il avait jeûné le 9 et le 10’’ (Choulkhan Aroukh, siman 604, séif 1 et Michna Beroura idem, seif katan 1). Le 9 Tichri, il est interdit de jeûner même un jeûne que l’on souhaiterait faire pour un mauvais rêve (Rama idem et Michna Beroura séif katan 2).
- C’est la journée du 9 Tichri que l’on accomplit pleinement la Mitsva de manger la veille de Kippour et non la nuit précédente (Yad Efraïm, siman 604, Hagra fin du siman 604 et Yabia Omer tome 1, Orah Haïm siman 37 lettre 2).
- Les femmes aussi ont l’obligation de manger et de boire la veille de Kippour (Responsa Ktav Sofer, siman 112 et Kaf HaHaïm siman 604, seif katan 5 et Hazon Ovadia page 233).
- La veille de Kippour, afin de réaliser la Mitsva de manger avant le jeûne, il faut fixer au moins un repas accompagné de pain. En effet, selon certains décisionnaires, d’après la loi stricte c’est une obligation de consommer un repas avec du pain (Méïri, Betsa 15b, Raavia tome 2 siman 563 page 284, Chibolé Haleket siman 307). D’autres pensent que ce n’est pas une obligation (Minhat Hinoukh Mitsva 313 séif katan 9, responsa Minhat Eliezer tome 1 siman 49 et Chevet Halévi tome 4 siman 54 lettre 2).
- On doit réduire un peu de notre étude pour pouvoir accomplir la Mitsva de manger la veille de Kippour (Choulkhan Aroukh idem, paragraphe 1). A plus forte raison faut-il réduire notre temps de travail afin de boire et manger comme il se doit. Celui qui travaille la veille de Kippour ne verra pas de bénédiction dans son travail (Orhot Haïm, lois de la veille de Kippour, lettre 2, page 103b).
- La veille de Kippour nous devons consommer des mets faciles à digérer pour ne pas être trop rassasiés et orgueilleux pendant la prière (Choulhan Aroukh, fin du siman 608).
- Avant le début du jeûne, on doit veiller à se brosser les dents afin de retirer les restes de nourritures qui peuvent rester coincés dans les interstices afin de ne pas en venir à les avaler pendant le jeûne (Ben Ich Haï Parachat Tsav lettre 8 au sujet du Hamets à Pessa’h, cela est valable aussi pour Kippour. Voir aussi Heker Halakha tome 2, lettre 8, seif katan 26 et dans Yaskil Avdi tome 5 … siman 50 et Responsa Chematata Amikata, siman 107).
- Pendant Kippour, en cas de besoin, il est permis de prendre des gélules qui n’ont pas de goût (bien-sûr, sans eau), et ceci est valable, même pour quelqu’un qui n’est pas malade comme par exemple juste pour poursuivre un traitement commencé plusieurs jours plus tôt (Kovets Tevhouvot tome 1 siman 40 lettre 2 et le Gaon Rabbi Nissim Karelitz chlita tome 4 page 153 et page 200).
- Celui qui souffre de forts maux de tête pendant le jeûne et qui, de ce fait, sent son corps s’affaiblir, celui-ci a le droit de prendre un Acamol (ou doliprane) afin d’amoindrir les douleurs. Vu que son corps est affaibli, il est considéré comme un malade qui n’est pas en danger et il a donc le droit de prendre ce médicament (selon Choulhan Aroukh siman 328 ainsi que Chmirat Chabbat Kéhikhata chapitre 34 lettre 3 ; Gaon Rabbi Nissim Karelitz, Hout Chani 89 séif katan 44, lettre 11 page 165 au sujet de Yom Kippour, lois de ceux qui souffrent de vertiges ou de maux de têtes puissants).
- Tout médicament qui peut être pris sous forme de suppositoire est bien entendu préférable. L’autorisation d’avaler un médicament n’est possible que lorsqu’il n’y a aucun autre moyen (voir Igrot Moché tome 4 siman 121 ainsi que Nichmat Avraham siman 612 seif Katan 7 page 723).
- L’autorisation d’avaler une gélule n’est possible uniquement si aucun goût n’y est mélangé. Un malade non en danger mais qui doit prendre des médicaments qui ont un goût, devra mélanger la gélule à une substance amère afin de ne pas ressentir le goût du médicament.
- A la fin de la prière de Néïla on récite la prière du soir et, dans la Amida, dans la bénédiction de Honen Adaat, on insère le passage de ‘’Ata Honantanou’’. On ne doit pas s’attarder dans la prière d’Arvit eu égard aux personnes faibles et aux femmes enceintes ou qui allaitent et pour lesquelles le jeûne est difficile. Mais dans tous les cas, on ne priera pas à la va-vite (Maté Acher siman 624 lettre 2).
- Nous devons ajouter un peu de sainteté à la sortie de Kippour en attendant un peu après la sortie des étoiles avant d’aller manger et en respectant encore quelques minutes les quatre interdits de Kippour à savoir ne pas manger, ne pas se doucher, ne pas s’enduire et ne pas porter des chaussures de cuir.