EXCLU HIDABROOT : Condensé du Cours hebdomadaire du Richon Létsion HaRav Its’hak Yossef
Consommer un gâteau avec des écritures dessus ; Peut-on ajouter de l’eau bouillante dans la Dafina ? Un Achkénaze peut-il demander à un Séfarade d’accomplir pour lui une action pendant Chabbat sur laquelle il se montre plus pointilleux ?
Est-il permis de consommer un gâteau d’anniversaire comprenant des écritures tel que « bon anniversaire » ?
Le Mordekhi[1] écrit qu’un gâteau sur lequel est inscrit « Bon anniversaire », « jusqu’à 120 ans », « MazalTov », ou bien du chocolat avec des formes ou des lettres, il sera défendu de le consommer durant Chabbat. En effet, le Mordekhi pense qu’en cassant ces écrits, la personne transgresse l’interdit « d’effacer ». Même si cela n’est pas fait dans le but d’écrire[2], l’interdit reste Rabbinique. En revanche, on pourra laisser les enfants manger ce gâteau.
Le Beth Yossef[3] écrit cet avis, mais ne le rapporte pas dans le Choulhan Aroukh. En revanche, le Rama[4] le rapporte.
Maran Harav Ovadia Yossef Zatsal dans son responsa Yabia Omer tranche par ailleurs, qu’il est permis de consommer un tel gâteau durant Chabbat. Et ce, que ce soit une écriture en relief ou bien faisant partie intégrante du gâteau.
Si, en se levant le matin, la personne se rend compte que la Dafina commence à brûler[5], car il manque de l’eau, peut-elle verser de l’eau du Koumkoum dans la marmite ?
Le Rane rapporte au nom de Rabbénou Yona, ainsi que le Nemoukei Yossef[6] : ‘’certains trébuchent dans la faute, sur le fait de verser de l’eau chaude dans la Dafina le Chabbat’’[7].
Rabbénou Yona rapporte deux raisons expliquant cette problématique :
1ère raison : il est possible que l’une des deux substances (l’eau ou la dafina) ne soit pas à une température de Yad Solédéth bo[8]. Donc, en versant l’eau, l’une des deux substances va cuire. De cette première raison, nous pouvons logiquement nous dire que la problématique se pose dans le cas où l’une des substances (l’eau par exemple) est tiède. Mais dans le cas où les deux sont à une température élevée, il n’y aurait pas de problème de verser de l’eau du Koumkoum dessus.
2ème raison : même si les deux substances sont bouillantes, à une température supérieure à Yad Solédéth bo, l’eau va se refroidir lorsqu’elle va s’écouler, et va à nouveau cuire en arrivant dans la Dafina. En effet, on considère que l’on verse à partir d’un Kli Chéni, qui va se retrouver à nouveau dans un Kli Richone (la marmite de Dafina). Tel est l’avis du Yérouchalmi : Irouy aré hou KliChéni, le fait de verser, donne à l’eau le statut de Kli Chéni. Selon cette seconde raison, même dans le cas où l’eau qui se trouve dans le Koumkoum est très chaude, l’interdit demeure.
Le Rane contredit Rabbénou Yona et pense qu’il n’y a pas de cuisson après cuisson même sur un aliment liquide, en l’occurrence de l’eau. Sur ce, le Choulhan Aroukh[9] tranche la Halakha comme Rabbénou Yona. Le Rama[10] quant à lui est plus souple, tant que l’eau n’a pas totalement refroidi, il serait permis de l’ajouter à la marmite.
On suit bien entendu la Halakha comme le Choulhan Aroukh. Il est donc défendu d’ajouter de l’eau, même bouillante du Koumkoum dans la Dafina.
Un Achkénaze peut-il demander à un Séfarade une action à propos de laquelle il suit la Halakha comme l’avis plus rigoureux, et à contrario ?
Il existe un interdit durant Chabbat de Amira LéGoy, de demander le service d’un non-juif pour un travail interdit. En revanche, il n’est aucunement défendu de demander un service à un autre Juif, sur un travail qui est sujet à une discussion Halakhique. Ainsi donc, un Séfarade qui suit le Choulhan Aroukh et tranche la Halakha que telle action est permise, pourra réaliser cette action pour un Achkénaze. Cela est également valable inversement.
[1] Chap. KllalGadol Siman 369
[2] L’interdit de la Torah d’effacer s’accomplit lorsque la personne efface dans le but d’écrire par-dessus.
[3] Siman 340
[4] Siman 340 Halakha 3
[5] Par exemple dans le cas où la marmite était placée sur le côté et a ensuite été placée au milieu. D’ailleurs, ceci est permis durant Chabbat.
[6] Traité Baba Batra (10)
[7] Le Roch dans le traité Chabbat chapitre Kira, nous dit : que faire si le peuple juif est attaché à la Mitsva d’Oneg Chabbat (en s’autorisant certaines choses pour accomplir cette Mitsva).
[8]Voir Parachat Lekh Lekha
[9] Siman 253 Halakha 4
[10] Siman 318 Halakha 15