EXCLU HIDABROOT : RETROUVEZ LE RESUME DU COURS HEBDOMADAIRE DU GAON RAV ITSHAK YOSSEF CHLITA

EXCLU HIDABROOT : RETROUVEZ LE RESUME DU COURS HEBDOMADAIRE DU GAON RAV ITSHAK YOSSEF CHLITA

Profiter du courant électrique pendant Chabbat en Israël, alors que les ingénieurs de l’entreprise d’électricité (‘Hevrat Ha’hechmal) travail ce jour-là, dans la salle de contrôle

Comme nous l’avons vu la semaine dernière, la société d’électricité en Israël travaille malheureusement durant Chabbat. Il n’y a que 30% de l’électricité que l’on reçoit automatiquement dans nos maisons, mais le reste nécessite l’intervention d’ingénieurs juifs. Il est vrai que certaines villes en Israël sont alimentées par de nouveaux procédés et généralement de manière automatique, mais ce n’est pas le cas de toutes les villes (Peut-être, devrions-nous parler avec notre ministre de l’intérieur pour qu’il puisse faire avancer les choses et que toutes les villes puissent être alimentées de cette manière). Il faut savoir, que l’électricité que nous recevons nécessite un travail et une supervision constante par des ingénieurs, et qu’ils transgressent ainsi la plupart des Chabbatot de l’année. Il se peut qu’en plusieurs mois, un seul Chabbat n’a pas profané[1] (C’est-à-dire qu’il n’y a pas de transgression depuis 15 minutes avant le coucher du soleil (l’entrée de Chabbat), jusqu’à 20 minutes après le coucher du soleil pour la sortie de Chabbat. J’ai vu dans le calendrier de Orah haim la sortie de Chabbat 20h31, mais pour quelle raison ?! C’est 20 minutes après le coucher du soleil, sans plus !), et que tous les autres ont été transgressés. Lorsque la consommation d’électricité est trop importante, il peut y avoir un incendie sur place. Pour éviter cela, ces ingénieurs sont présents pour superviser et diminuer et augmenter l’intensité selon la situation.

Divers avis Halakhique

Le Hazon Ish est, pour toutes ces raisons, très strict à ce sujet : « toutes personnes profitant de cette électricité durant Chabbat entrainent le Hilloul Hachem » Le Rav Aurbach dans son livre Minhath Chlomo rapporte certainד points pour être plus souple à ce sujet, mais fini en disant qu’en fin de compte, profiter de cette électricité est impropre. Des synagogues pour prier, des Yechivot pour étudier avec de l’électricité générée pendant Chabbat ! Le Rav Dourshinski, (il y a près de 60 ans), pensait que pour ne pas profiter directement de cette électricité, on doit ajouter une lampe, même à huile afin que même sans l’électricité la lueur puisse illuminé assez pour que l’on puisse voir sans la lueur électrique. Contrairement à ces avis, le Gaon Harav Moché Feinshteine explique que même en Israël (En dehors d’Israël il est évident qu’il soit permis de profiter des lueurs électriques pendant Chabbat, car cela est fait par des non-juifs) l’utilisation de l’électricité est permise. En effet, nous pouvons retrouver, selon lui, deux Sfeikot (Deux doutes Halakhiques pouvant emmener les Poskim à être plus souples sur une Halakha) : 1) il se peut qu’en réalité il n’y a pas eu de transgression. On se tiendrait sur une ‘Hazaka (Ce terme est utilisé dans certains pour signaler une attitude générale sur laquelle on peut se tenir même en cas de doute. Dans notre cas, le Rav Moché Feinshteine nous apprend que la plupart du temps ces ingénieurs ne font pas de manipulation durant Chabbat, mais le font uniquement dans certains cas). 2) de plus, il se peut que même si les ingénieurs entreprennent certaines manipulations durant Chabbat, qu’ils s’agissent de non-juifs. Ainsi, selon ces deux doutes on pourra se tenir sur un avis plus souple et autoriser de profiter de l’électricité en Israël durant Chabbat.

Mais comme nous l’avons bien spécifié, ces deux doutes ne sont pas en accord avec la réalité. En effet, l’électricité est pour la plupart du temps manipulé par les ingénieurs durant Chabbat. De plus, la semaine dernière nous avons dit que dans ces salles de contrôle ne travaillent qu’en petit nombre d’ingénieurs et qu’ils sont tous Juifs.

Heure de manipulation

Le Gaon Harav Franck nous apprend que de manière

générale, les ingénieurs ne font aucun travail durant les premières heures de la nuit. Ce n’est que lorsqu’une partie de population dort, vers 1h-2h du matin, que le travail commence. Selon lui, on aurait le droit de profiter de l’électricité jusqu’à cette heure-là.

Allumages des bougies de Chabbat à l’électricité

Il est intéressant de se pencher sur le cas où une personne allume les bougies de Chabbat avec une source électrique. Il faut savoir que selon la Halakha, en cas de force majeure (dans le cas où on ne peut se procurer de l’huile ou bien des bougies en cires), on aura en effet le droit d’utiliser une source électrique pour l’allumage des bougies de Chabbat (Cela est permis selon la Halakha, même sur des néons, car la source électrique crée une étincelle. Elle ne peut être changée en flamme, car il n’y a que du gaz, mais pas d’oxygène.). Par exemple, Il faut savoir que dans un hôtel on devra allumer dans la chambre où l’on va dormir. En effet, la plupart du temps, la direction organise un grand plateau dans le Lobby afin que chacun puisse faire l’allumage. Selon le Choulhan Aroukh, on ne peut faire de Berakha sur une Tosséfét Ora. (Selon le Choulhan Aroukh, on ne fait pas de Berakha sur une Tossefet Ora, car il s’agit d’un doute quant à l’obligation de faire la Berakha. Et en cas de doute sur une Bénédiction, on ne la dira pas, lorsqu’une des femmes a déjà allumé, toutes les autres bougies vont être considérées comme l’ajout d’une lueur). Alors que pour les Ashkenazims, suivant l’avis du Rama, la Berakha peut être dite (Même selon le Rama cela n’est pas évident. Lorsqu’il autorise une bénédiction sur une Tosséfét Ora, il s’agit uniquement de rajouter des bougies dans d’autres pièces. Mais lorsque l’on ajoute des bougies dans un même endroit, on n’appelle pas cela Tosséfét Ora.). Donc, chacun allumera dans sa chambre respective. Mais, dans la plupart des hôtels, la direction interdit fermement l’allumage dans les chambres. Dans ce cas-là, la femme aura le droit de faire la Berakha sur une source électrique de la chambre et ensuite allumer l’interrupteur. Tel est l’avis du responsa Kokhavei Its’hak au nom du Rav Aharon Kotler. Il sera cependant préférable d’utiliser une source électrique différente (comme des petites bougies électriques par exemple) afin de montrer que cette source est allumée en l’honneur de Chabbat.

La problématique serait donc la suivante : faire une Mitsva sur le dos d’une Avéra, car cette source de lumière a nécessité un travail pendant Chabbat. Donc en allumant cette lumière, la personne engendre une transgression par la société d’électricité ! Cependant, selon le Rav Franck cité plus haut[1], il n’y a plus de problème, car la Mitsva de profiter de la lueur des « bougies » a été réalisé depuis le début de la nuit (avant le travail des ingénieurs). De plus, nous pouvons ajouter un point important : Mitsvot lav léhénot nitnou, c’est-à-dire que les Mitsvot réalisées n’ont pas été données pour profiter. Donc la Mitsva de l’allumage la veille de Chabbat, même si un travail est causé par cela, le fait d’accomplir la Mitsva d’être à la lueur de cette « flamme » électrique le Chabbat, cela n’est pas fait pour profiter. Donc, il n’existe aucun profit par le travail réalisé le Chabbat sur cette lueur électrique.

Étudier face à une source électrique

Il en sera de même pour le fait d’étudier à l’aide d’une lueur électrique, car, comme nous venons de dire, Mitsvot lav léhénot nitnou.

Les avis plus souples

Nous venons de développer tout cela sur les avis plus stricts. Mais même selon eux, on pourrait être plus souple et effectivement il existe d’autres avis plus souples à ce sujet. Il faut savoir que l’électricité est utilisée aussi par les hôpitaux de la ville. Dans la plupart des villes se trouvent des hôpitaux. D’ailleurs la Guemara le dit bien : il sera défendu d’habiter dans une ville qui n’a pas d’hôpital. Donc, les ingénieurs qui travaillent pendant Chabbat, le font pour que l’électricité permette aux hôpitaux de fonctionner. Même si certains hôpitaux ont aussi, en réserve des générateurs électrique[2]s (et qu’il soit possible qu’ils n’aient pas besoin du travail de la société d’électricité). Mais la production d’énergie par le générateur peut prendre quelques minutes, et malheureusement il a été vu des cas de décès à cause de cette attente. Surtout pour des nourrissons se trouvant dans des couveuses. De plus, tous les hôpitaux n’ont de tels dispositifs.

Accroitre un travail

Il existe peut-être un autre problème. Il est rapporté dans le Choulhan Aroukh[3] qu’on devra faire tout travail, même interdit par la Torah, qui pourrait soigner une personne en danger de mort. Si le médecin demande que ce malade mange deux dattes, on devra lui cueillir de l’arbre. S’il y a une branche avec deux dattes et une autre branche avec trois dattes, on devra couper celle avec deux dattes. Mais n’est-ce pas le même travail accompli ? Pourquoi n’aurait-on pas le droit de cueillir celle de trois ? La Halakha répond qu’il s’agit là de Ribouy bachiourine, c’est-à-dire que même si la transgression est la même, on n’aura pas le droit d’accroitre la quantité qu’il lui est nécessaire. Devra-t-on dire la même chose en ce qui concerne le travail effectué par la société d’électricité ? Devrait-elle agir uniquement pour les hôpitaux ? Effectuant un travail général, ne serait-ce pas considéré comme étant Ribouy bachiourine ? Nous répondrons que cela n’est pas considéré comme tel, car ils n’ont pas la possibilité de s’occuper uniquement d’un bâtiment en particulier, mais uniquement du système général.

À des fins financières

Certains pensent que lorsque les ingénieurs commencent leurs manipulations la nuit, en diminuant l’intensité d’une ville pour l’augmenter dans une autre ville, certaines fois cela est fait pour épargner des frais inutiles. Donc, pas pour éviter des pannes électriques (et que par extension cela peut être dangereux pour les hôpitaux). Lorsqu’au matin, ces ingénieurs vont donner à nouveau l’énergie électrique nécessaire, il sera interdit d’en profiter : cela n’a été fait en aucun cas à des fins de protection. Mais nous ne suivons pas non plus cet avis. Il est vrai que ce qu’ils ont fait ne l’a pas été en se conformant à la Halakha. Mais lorsqu’ils donnent à nouveau l’intensité électrique le matin, il s’agira alors d’un besoin médical pour tous les hôpitaux.

Malades à domiciles

Les hôpitaux ne sont pas les seuls concernés. Aujourd’hui, dans chaque ville, il y a des malades en danger qui se trouvent chez eux : des malades en insuffisance respiratoire ayant comme traitement l’oxygénothérapie à la maison. Ou bien pour les patients étant en insuffisance rénale qui sont dialysés à domicile. Tous ces malades ont un besoin constant d’électricité. S’il devait y avoir une panne, cela serait très dangereux pour eux. C’est pour cela que les hôpitaux ne sont pas les seuls à avoir un besoin vital d’électricité.

La sécurité du pays

Nous pouvons ajouter un autre point. Il ne s’agit pas de la raison principale, mais imaginons-nous un instant s’ils ne devaient pas travailler pendant Chabbat. Le pays serait dans la pénombre et le risque que des terroristes pénètrent sur le territoire israélien serait multiplié.

Encore une fois, ce sont les besoins des hôpitaux qui sont la raison principale pour autoriser de profiter de l’électricité pendant Chabbat en Israël.

Le Générateur électrique

Comme nous l’avons déjà dit, il ne fait aucun doute, que le fait de se brancher à un générateur électrique[4] est une très bonne initiative. Celui qui est rigoureux à ce niveau-là sera empli de bénédiction. Au point, où le coût de ce dispositif peut être payé par l’argent du Maasser. Cependant, même s’il est bien d’être strict, la Halakha reste souple à ce niveau-là, et il ne pourra pas obliger sa femme à être stricte si cela peut lui causer des problèmes de Chalom Bayit. Il se tiendra donc sur la Halakha et sera plus souple. Tel est l’avis du Rav Moché Feinshteine.

Dans la maison de Maran Harav Ovadia Yossef Zatsa’l

Certains écrivent des livres sur la vie de mon père. Mais, dans un des livres, il est raconté que mon père avait branché chez lui le dispositif du générateur électrique. Mais cela est totalement faux. Posons-nous la question : pourquoi n’a-t-il pas été plus strict ? Maran Harav nous a dit qu’il ne mettrait pas ce dispositif à la maison pour que les gens n’apprennent pas de lui. Car pour ceux qui sont proches des paroles des grands de la génération, cela pouvait causer des dettes ou bien même des problèmes de Chalom Bayit. Pour ne pas causer cela aux gens, il donna l’exemple : profiter de l’électricité le Chabbat en Israël, est autorisé. Celui qui n’est pas pris comme référence, utilisera un générateur électrique et sera béni.

La Daf’ aurait été froide !

Lorsque j’étais à la Yechiva du Rav Issakhar Meir, une panne d’électricité coupa le courant de la ville durant une nuit d’hiver le Chabbat. Au matin, le courant était revenu. Ceux qui étaient encore réveillés cette nuit-là apprirent au Rav qu’ils virent des ouvriers réparer les fils électriques à l’extérieur. S’ils n’avaient pas été là, la Daf’ qui chauffe dans la cuisine aurait été froide ! Ils demandèrent alors « a-t-on le droit de profiter de ce travail ? » le Rav dit aux élèves de descendre dans la salle à manger le temps qu’il cherche la Halakha. Il ouvrit le Mishna Berroura et commença les recherches. Il leva la tête et me vit dans un coin en train d’étudier. Il m’interpella me demandant si mon père avait écrit quelque chose là-dessus. Je lui répondis qu’avec l’aide du ciel, ce même mois, il avait écrit une réponse à ce sujet, concluant que c’était permis par rapport aux hôpitaux. Il descendit pour annoncer aux élèves qu’ils pouvaient manger (il ne dit pas que cela venait de moi…).

Le cas interdit

S’agissant de la raison qui autorise de profiter de l’électricité, si des ouvriers viennent réparer l’électricité après une panne, dans un ou deux immeubles seulement, durant Chabbat, et nous savons pertinemment qu’il n’y a aucun malade dans ces deux immeubles, dans ce cas-là, il sera donc interdit de profiter de ce travail. Ainsi, si la Daf’ qui est totalement cuite est sur la Plata, on attendra que ce plat refroidisse pour ne pas profiter de ce travail. Dans le livre Az Nidbérou il dit que si le plat était encore chaud lorsque le courant est revenu, nous pouvons profiter du fait que ce travail a permis de garder la Daf’ dans son état de base. Il rapporte là-bas que cela ressemble étroitement à ce qu’écrit le Rav Franck au sujet d’un frigidaire. Si les salades et les boissons étaient au frais et qu’il y eu une coupure de courant. Par la suite le courant revint et refroidit les boissons : ils seront permis à la consommation froid. Tel est son avis.

Mais on ne peut comparer les deux cas. Lorsque l’on parle du frigidaire, la différence entre froid et plus froid n’est pas flagrante. Boire une boisson moins froide n’a pas de « gravité ». Alors qu’au sujet de plata, la différence est plus mise en relief : ou une Daf’ froide ou bien chaude.

La Halakha : s’il y a une coupure d’électricité et que des ouvriers réparent le courant uniquement pour un ou deux immeubles, et que l’on sait pertinemment qu’il n’y a aucun malade dans aucun des appartements, on attendra que la Daf’ refroidissent si elle était sur la Plata.

Si le plat n’était pas totalement cuit, même s’il se trouvait au niveau de cuisson Maakhal ben Deroussay[5] il sera interdit à la consommation le Chabbat. D’ailleurs le Rambam[6] dit selon les termes suivants : « celui qui cuit un plat qui a déjà été cuit dans sa totalité il sera Patour » utilisant le terme « dans sa totalité » nous apprenons que dans le cas contraire, si la cuisson n’était pas totale, il aura transgressé l’interdit de cuire pendant Chabbat. Rachi contredit cet avis, mais la Halakha est tranchée comme le Rambam.

D’autres profits

Nous venons de dire que dans le cas où l’électricité a été arrangée uniquement pour un ou deux immeubles et que l’on sait qu’il n’y a aucun malade dans aucun des appartements, on attendra que la Daf’ sur la plata refroidisse si cela a permis que la chaleur soit gardée. Pour d’autres profits, par exemple, étudier la Torah, cela est permis. En effet, toutes choses considérées comme Dvarim chébékdoucha sont permises, car il est dit Mitsvot lav léhénot Nitanou, c’est-à-dire que les Mitsvot ne sont pas présents par profit. Donc, même si l’étude nous procure une joie, étant considérée comme une Mitsva, il ne s’agit pas d’un profit proprement dit. Il est évident que s’il peut trouver un autre endroit ou étudier il le fera.

C’est pour cela que toute autre lecture n’étant pas considérée comme une Mitsva, comme la lecture de journaux, tel que Hamodia, Yatéd nééman Hapéléss et autres[7], ne pourra être lue à la lueur de cette électricité. La même chose pour les albums photo. Il sera interdit de les regarder à l’aide de cette lueur.

Service d’un non-juif

Il y a une Halakha du Rashba qui est rapportée par le Rama[8] : il est défendu de demander à un non-juif de le faire toute chose qu’il est interdit de faire pendant Chabbat. C’est pour cela que si une personne demande à un non-juif de lui mettre un plat liquide sur le feu durant Chabbat, il sera interdit à la consommation durant Chabbat. Fin de citation[9]. On constate que si des électriciens viennent remettre le courant électrique le Chabbat, on attendra seulement que le plat refroidisse (et pas jusqu’à la fin de chabbat). La différence est que dans le cas du Rashba, un service a été demandé. Donc, nos Sages ont été plus fermes à son encontre, et attendront la fin de Chabbat. Ce qui n’est pas le cas pour la société d’électricité.

Avcha Milta-le regard des autres

[Introduisons : il est rapporté dans les Pirké Avot[10] que nos Sages firent des barrières afin de ne pas tomber dans la faute. Ils ont aussi fait des barrières sur le regard qu’on porte sur autrui et qui pourrait faire penser que telle ou telle chose est permise, car on l’a vue faite par une autre personne. Ce genre d’instruction instituée par nos Sages est appelée Marit Ha’ayin, litteralement, la vison de l’œil. C’est aussi appelé Avcha Milta. Lorsqu’une personne agit, il se peut qu’une autre personne le regarde et copie ses actes parce qu’il a mal interprété ce qu’il a vu. Par exemple, en ce qui concerne l’utilisation de la minuterie le Chabbat, à une certaine époque, alors que ce procédé n’était pas encore assez répandu, a été interdit par certains Poskim rentrant dans l’interdit de Marit Ha’ayine (les gens pouvaient penser que la personne se trouvant chez elle a allumé ou éteint la lumière). Mais aujourd’hui c’est différent : tout le monde connait cela, et on n’arrivera pas à ce dire qu’une personne chez elle, a allumé la lumière Chabbat.]

Dans notre cas, le fait de profiter de l’électricité pourrait être considéré, aux yeux des gens comme quelque chose transgressant le Chabbat. Donc, considéré comme Marit ha’ayine Sur ce, certains pensent, qu’il est interdit de profiter du courant électrique le Chabbat. Il est rapporté dans le traité Chabbat[11] une discussion entre Raba et Rav Yossef : y a-t-il pendant Chabbat l’interdit de Avcha Milta. Selon Rabba oui alors que selon Rav Yossef non. Les Tossafot, le Roch, le Rama et d’autres encore pensent que la Halakha est tranchée comme Raba. Alors que selon la Tchouvat Haguéhonim, le Rambam  et le Rosh, la Halakha est tranchée comme Rav Yossef. Tel est l’avis du Choulhan Aroukh.

Exemple : ai-je le droit de mettre en route une machine à laver avant Chabbat et elle va finir durant Chabbat ? Selon le Rama c’est interdit, car c’est considéré comme étant Marit Ha’ayine, alors que pour le Choulhan Aroukh c’est permis. Et ce, même si elle fait du bruit[12].

Conclusion : il n’y a donc pas de problème de Avcha Milta en profitant du courant électrique durant Chabbat. Mis à part cela, tout le monde sait que les ingénieurs travaillent aussi pour que le courant marche bien aussi dans les hôpitaux (tout comme le cas de la minuterie cité plus haut)

Ordinateur sur minuterie

Dans les années 5751, j’ai écrit dans le Yalkout Yossef qu’une personne qui voudrait mettre une musique[13] en marche sur son ordinateur durant Chabbat, grâce à une minuterie ne se comportera pas de la sorte. Après avoir écrit cela, j’ai reçu une lettre du Rav Noyewerth[14] me disant que moi et mon père crions sans cesse que la Halakha est comme le Choulhan Aroukh. Alors, pourquoi ne pas écrire qu’il est permis de mettre une minuterie pour mettre en marche une musique pendant Chabbat ? Pour les Sefaradim il n’y a pas de Marit Ha’ayine dans ce cas de figure le Chabbat ? Je lui répondis qu’il fallait qu’il fasse attention aux mots utilisés dans le Yalkout Yossef il n’y a pas écrit « ne pas se comporter de la sorte », mais c’est « interdit ». Il est vrai que selon le Choulhan Aroukh cela est permis, mais on ne se comportera pas de la sorte. On met en place le cinquième volume du Choulhan Aroukh : la vision du Chabbat ; ce n’est pas Chabbatique[15].

Un travail fait pendant Chabbat-Maassé Chabbat

Nous avons rapporté la semaine dernière les pergences d’opinions en ce qui concerne le Maassé Chabbat[16]. La Guemara parle du cas d’une cuisson faite pendant Chabbat. Mais alors, peut-être s’agit-il uniquement de l’interdit de cuire, mais pour d’autres travaux faits pendant Chabbat, dira-t-on que le profit est autorisé même pendant Chabbat ? Par extension, pourra-t-on dire que le Chabbat le courant électrique sera permis (sans attendre la fin de Chabbat[17]), même s’il a été manipulé pendant Chabbat ? Par exemple, une personne qui se lève dans la nuit et allume la lumière des toilettes involontairement aura le droit d’y entrer (car il peut rentrer dans l’absolu même sans lumière). Mais peut-être aura-t-il le droit même de lire un journal à l’intérieur ou bien de regarder un Album[18] ? En fin de compte elle n’a pas cuit, elle a « simplement » allumé une lumière ? Mais le Rama rajoute sur cette Halakha « il en sera de même pour tous les autres travaux interdits le Chabbat » Même le Choulhan Aroukh est d’accord avec cela. D’ailleurs le Nétiv Haim demande les termes rajoutés par le Rama ne sont-ils pas évidents ?! Le Tour va même encore plus loin. Il rapporte au nom du Smag et du Smak, que selon Rabbi Meir[19], c’est uniquement par rapport à une personne qui cuit qu’on est plus souple selon son avis. En effet, selon Rabbi Meir, on est plus souple, car en fin de compte, chaque aliment peut être mangeable sans cuisson (difficilement certes). Mais pour d’autres travaux effectués, ou aucun profit n’est possible sans faire le travail Chabbat, par exemple, faire la Che’hita à un animal, ou bien allumer une lumière, même selon Rabbi Meir, le profit sera interdit pendant Chabbat.

Donc, même si on devait trouver une différence entre l’interdit de « cuire » et les autres travaux, ce serait uniquement pour être plus strict.

Un Mashgia’h Kashrout à Eilat

Une fois j’étais à un rassemblement de Rabbanim organisé à Eilat[20]. Il y avait là-bas entre 70 et 80 Mashgui’him. L’un d’entre eux se leva et dit avec assurance « lorsqu’un travail interdit est réalisé par un employé pendant Chabbat, si il y a des Ashkenazim dans l’hôtel, je leur dis de ne pas profiter. Mais au Sefaradim je leur dis que c’est permis. Le Choulhan Aroukh est explicite, uniquement une cuisson faite pendant Chabbat est interdite jusqu’à la sortie de Chabbat et non pas les autres travaux. Ce qui n’est pas le cas pour le Rama et il se rassit. Je lui dis qu’il ne fallait pas apprendre les Halakhot de livres en abrégé. Mais il faut approfondir les choses avant d’enseigner une Halakha à quelqu’un ! Le Beth Yossef est explicite à ce sujet : il ne fait aucune différence entre cuire et les autres travaux. Tout comme le Rama. Lorsque le Choulhan Aroukh écrit « cuire » c’est uniquement une copie de la Guemara. Mais lui-même pense comme le Rama.

D’ailleurs la Guemara dans le traité Beitsa[21] dit bien d’une personne ayant fait le Maasser pendant Chabbat volontairement, n’aura pas le droit de consommer ces fruits. De même pour une personne ayant semé une graine, il la déracinera. Il y a une Tchouva dans le responsa Rav Pé’alim[22]en ce qui concerne une personne qui a lavé un vêtement pendant Chabbat : cet habit lui sera interdit à tous jamais. Mais dans le Ben Ish Hai (même auteur) il écrit qu’il pourra salir cet habit à la fin de Chabbat, et le lavera à nouveau. De cette manière il ne profite pas de son travail accompli Chabbat.

Donc, même pour les Sefaradim profiter d’un travail accompli pendant Chabbat, mis à part un plat cuisiner, est interdit (jusqu’à la sortie de Chabbat).

Fin du cours


[1] Rappel : le travail des ingénieurs n’est réalisé que durant les heures avancées de la nuit.

[2] Permettant de produire de l’énergie électrique à partir d’une autre forme d’énergie.

[3] Siman 328

[4] Pour ainsi, ne pas profiter de l’électricité.

[5] Niveau considéré comme mangeable. Il y a une discussion si cela est mi-cuisson ou bien un tiers de cuisson.

[6] Chap.9 Halakha 3

[7] On parle ici uniquement de journaux religieux. Mais même ce genre de journaux ne doit pas être lu par les hommes le Chabbat. L’homme doit se rendre dans les Bathé Midrash pour étudier et écouter des cours de Torah. Dans notre quartier à Sanhédria, déjà à 14h, les synagogues sont bondées et tout le monde étudie. Il donnera ces journaux à sa femme et à ses filles.

[8] Siman 253 Halakha 5

[9] Même si nous ne suivons pas l’avis du Rama (les Sefaradim), ne faisant aucun doute sur sa grandeur extraordinaire, mais cet avis est rapporté aussi dans le Beth Yossef et telle est la Halakha

[10] Chap.1 Mishna 2

[11] 18a

[12] De manière générale il faut faire attention lorsque l’on met en route une machine à laver le soir que cela ne réveille pas les voisins. Cela s’appelle Guézél Chéna.

[13] Comme les musiques de Moché ‘Haboucha. Maran Harav aimait beaucoup ses musiques. Un jour le Rav lui dit, « tu feras de la musique près de moi dans le monde future ». C’est bien entendu exagéré. Dans le Gan Eden le seul profit existant est le fait d’être proche d’Hachem.

[14] Auteur du Chmirat chabbat Kéilkhéta

[15] Peut-être que certains Rabbins donneraient une autorisation à cela comme ceux faisant partie du groupe « Tsohar »

[16] Rappel : il s’agit de la conséquence d’un travail. Par exemple, la Guemara se pose la question en ce qui concerne une personne qui a cuit (volontairement) pendant Chabbat, qu’en sera-t-il de la conséquence de ce travail, par extension, de ce plat. la Halakha est tranchée comme Rabbi Yehouda, qu’il sera permis à la consommation pour tout le monde à la sortie de Chabbat sauf pour le cuisinier qui c’est interdit à la consommation à tous jamais.

[17] Cette question est pour trouver des points sur lesquels se tiennent ceux qui interdisent le profit de l’électricité. Mais comme nous l’avons précisé, la Halakha est tranchée que cela est permis. Mais tous ceux pouvant se brancher à un générateur électrique seront dignes de louanges.

[18] S’il y a des notes sous les photos, c’est interdit de les lires. En effet, nos Sages interdirent de lire certaines choses pendant Chabbat, de peur d’en arriver à lire des Chtaré Ediotot (comme des factures, etc.).

[19] Rappel : l’avis de Rabbi Meir est l’avis le plus souple : si une personne cuit pendant Chabbat involontairement, le plat sera permis même pendant Chabbat.

[20] Ce genre de rassemblement ne doit pas être fait à Eilat. Cette ville est considérée comme étant à l’extérieur d’Israël, et on n’a pas le droit de se déplacer à l’extérieur d’Israël. Si c’est pour donner un cours de Torah, c’est permis.

[21] 17b

[22] Vol.3 Orah Haim Siman 16

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