Honorer le Cohen et le Lévi
La Torah nous enjoint de sanctifier le Cohen parce qu’il descend de la lignée d’Aaron HaCohen, au sujet duquel il est écrit : « Tu le sanctifieras, car c’est lui qui offre le pain de ton D.ieu » (Vayikra/Lévitique 21,8). Tous les Juifs sont ainsi tenus par le commandement d’accorder un grand respect au Cohen, et de lui donner la priorité dans toute situation à caractère religieux (Davar ChébiKédoucha)
La mitsva
Le Cohen est le premier à être appelé lors de la lecture de la Torah, il prononce les bénédictions sur les aliments en premier et il a le privilège de se servir avant les autres durant le repas, et de prendre la part de son choix. Cette prérogative est une marque d’honneur envers D.ieu, parce qu’Il a choisi les membres de cette tribu pour Son service. On doit également veiller à s’exprimer envers eux d’une manière respectueuse et à ne pas penser d’eux en mal.
Le Cohen souffrant d’un défaut
Bien que le Cohen souffrant d’un défaut physique ne prenne pas part au service de Temple, on lui doit néanmoins ces marques de respect. Concernant l’enfant Cohen, il fait l’objet d’une discussion entre nos Sages quant à notre devoir de le « sanctifier ». Il convient donc a priori d’adopter avec lui la même attitude qu’avec un Cohen adulte.
Priorités
Concernant la restitution d’objets perdus, le rachat des prisonniers et l’allocation de l’argent de la charité, le Cohen a la priorité sur le Lévi, le Lévi sur l’Israël et l’Israël passe avant le mamzer (enfant issu d’une relation interdite).
Dans quels cas s’applique cette échelle de priorité ?
Uniquement lorsque ces personnes sont d’un niveau moral approximativement identique. En revanche, si l’un d’eux est érudit, c’est lui qui aura la priorité sur tous les autres. Ainsi, un mamzer Talmid ‘Hakham passe avant tous les autres, même avant le Cohen Gadol (Grand prêtre) si celui-ci est un ignorant. Ces règles s’appliquent aussi en ce qui concerne le privilège d’officier lors des prières publiques, celui de prononcer la bénédiction sur le pain pour tous les convives et la récitation du Birkat Hamazon. Tout comme pour la lecture à la Torah et le devoir de Tsédaka, il convient de donner la préséance au Lévi avant l’Israël également pour la bénédiction sur le pain et le Birkat Hamazon, s’ils sont tous deux d’un niveau égal.
Le premier intervenant
Cette mitsva nous engage également à donner la première place au Cohen à l’occasion des discours prononcés en public, aussi bien lors de congrès que lors de débats talmudiques.
Le premier servi
Le privilège de « prendre avant les autres la part de son choix » signifie que lorsqu’on partage son repas avec un Cohen, on doit le laisser choisir la meilleure part.
S’il renonce aux honneurs
Les honneurs qui doivent être rendus au Cohen sont prévus pour sa satisfaction personnelle. Il s’ensuit qu’il lui est permis d’y renoncer, par exemple s’il tient à honorer son Maître ou une personne plus importante que lui. En revanche, les Cohanim ainsi que les Léviim n’ont pas le droit de céder leur place lors de la lecture à la Torah, car il s’agit d’une institution rabbinique destinée à éviter les disputes.
Selon certaines opinions, cette même restriction s’applique également aux repas de mariage ou de Brith Mila, dans lesquels les convives sont généralement nombreux. Mais en pratique, les décisionnaires n’ont pas retenu cet avis, et autorisent le Cohen à laisser un Israël prononcer les bénédictions à sa place. Un Cohen ayant renoncé à ses privilèges peut se rétracter dès qu’il le désire.
« Reconstruis Ta Demeure comme jadis, rétablis Ton Sanctuaire à sa fonction, montre-nous son édifice et réjouis-nous par son rétablissement.
Rétablis les Cohanim dans leur service et les Lévites dans leurs chants et leur louanges, et ramène le peuple d’Israël dans sa terre. »
Cet extrait est issu du livre « Une justice de paix, Une société fondée sur les principes de la Torah » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation.