Peuple élu ou persécuté ?
Il est connu que Dieu nous a choisis parmi les nations. Si tel est le cas, pourquoi souffrons-nous à travers les âges ? Ce titre apporte avec lui des privilèges ou plutôt les difficultés et les persécutions ?
Selon les paroles de Dieu dans la Torah, Israël est le peuple élu, avec des caractéristiques différentes des autres nations. En réalité, l’histoire révèle que nous sommes le peuple qui a le plus souffert de la persécution, l’exil, la souffrance et l’antisémitisme. Alors, sommes-nous le peuple élu ou persécuté ? Et si nous sommes véritablement élus, comment se fait-il que nous ayons le plus souffert dans l’histoire ? N’y a-t-il pas une sorte de privilège qui vienne en même temps que cette gratification ? « La réponse est simple mais poignante » dit le Rav Eli Amar. « Le peuple d’Israël a reçu un rôle historique au Mont Sinaï, et vous serez pour moi un royaume de princes et une nation sainte. D’une part c’est un privilège, d’autre part cela crée un ensemble de devoirs. Dieu a dit: ‘’Si vous marchez dans mes statuts et que vous respectez mes commandements … l’épée ne passera pas votre pays’’.
Mais d’un autre côté, si vous méprisez mes statuts, à savoir si le peuple d’Israël va oublier son rôle, Dieu nous enverra des rappels, parfois douloureux. Une fois que le peuple d’Israël quitte le chemin de la Torah et des mitsvot, Dieu nous donne un coup pour nous réveiller et nous rappeler notre devoir.Rav Pinchas Badouch donne lui une explication plus sociale. « Naturellement, les frères détestent toujours le fils préféré», explique-t-il. «Les gens sont jaloux de celui qui reçoit le plus d’amour et de privilèges. C’est pour cela que nous avons subi plus que toutes les nations du monde, sans aucune explication apparente. La haine des Juifs est quelque chose qui existe depuis l’époque d’Abraham, et s’est d’autant plus accentuée lors du don de la Torah sur le mont Sinaï. Les Sages demandent pourquoi le mont Sinaï est-il-appelé ainsi ? Ils expliquent, qu’à ce moment une haine particulière est descendue à notre encontre (Sinaï=שנאה=haine). Cependant, la haine à cela de bien qu’elle nous lie, et empêche l’assimilation ».
Ne pouvons-nous pas essayer de gagner la faveur des non-juifs? « Si nous examinons, nous nous rendrons compte que chaque fois que les Juifs ont cherché à trouver grâce aux yeux de leurs voisins, ils ont obtenu l’effet inverse. Paradoxalement, plus ils ont préservé leur caractère unique, plus ils ont réussi à maintenir des relations (presque) normales avec les non-juifs. En Europe ou l’assimilation a atteint des sommets incroyables, la haine des juifs s’est elle aussi déchaînée à des niveaux jamais vus. Curieusement, les juifs d’orient qui respectaient mieux la tradition ont moins étés touchées par cette déferlante antisémite, et ont étés mieux respectés par leurs voisins. « Le Rabbi de Kotsk résumait cela ainsi : Si le Juif ne se fait pas de sanctification (kidouch), les non-juifs lui feront une séparation (havdala). Mais si les Juifs font leur propre séparation (havdala), les non-juifs les sanctifieront (kidouch) ».