Quelle est la source des rêves, et quel est leur but ?
Le but d’un rêve est de découvrir les pensées du cœur enfouies dans le subconscient de l’homme
Le Talmud (Traité Brakhot 55, 1) rapporte les propos de Rav Hisda: « un mauvais rêve est pire que la flagellation (car l’inquiétude envahit le corps de la personne), comme il est dit (Ecclésiaste 3) « Dieu a arrangé les choses de telle sorte qu’on le craigne », Rabba Bar Bar Hanna explique au nom de Rabbi Yohanan qu’il s’agit des mauvais rêves ». Rachi explique que par la crainte de ce qui pourrait lui arriver, la personne qui a rêvé se repentira. Pour comprendre ce propos, il faut étudier les propos de Rav Houna (Traité Brakhot 55,2) « A un homme bon, on montre un mauvais rêve alors qu’à un homme mauvais on ne montre pas de mauvais rêve ». Le juste, suite à un mauvais rêve, fera son introspection et le trouble qui l’aura gagné achèvera son repentir. A l’inverse, le mécréant qui ne verra pas de mauvais rêve se réjouira de son sort et recevra toute la récompense pour ses bonnes actions en ce bas-monde.
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L’objectif du rêve est donc de mettre à nu les pensées enfouies de son cœur pour stimuler le repentir. C’est ce qui est rapporté par le Zohar (Vayechev 183) « le Tout-Puissant rappelle à l’âme les pensées de son cœur pour que l’homme en prenne conscience et réfléchisse à des choses meilleures. Rabbi Zéira dit « tout celui qui ne rêve pas pendant sept jours est appelé mauvais comme il est dit « ושובע ילין, בל יפקד רע » (NDT ce n’est pas l’interprétation simple du verset). Cependant, il ne s’agit ici que de celui qui ne fait pas de rêves du tout. Cela signifie qu’il est intrinsèquement mauvais et qu’il refuse de changer. Il refoule donc les allusions de vérité qui lui parviennent, même de ses rêves ! (Mikhtav Meliahou). Le Talmud sur place ajoute qu’un homme ayant rêvé mais ne se rappelant plus de son rêve n’est pas appelé mauvais.
Rav Hisda ajoute « un mauvais rêve, l’amertume qu’il provoque suffit à l’annuler. Un bon rêve, la joie qui s’ensuit, c’est son accomplissement ». Cependant certains rêves sont réels, bien que nos Sages aient dit « Il n y’a pas de rêves sans futilités ». Ainsi, Rabbi Shimon Bar Yochai (Zohar, Mikets 143) dit que les rêves des justes ne contiennent aucune parole mensongère. Heureux les justes à qui Dieu dévoile ses secrets dans leurs rêves, pour qu’ils puissent se protéger de l’attribut de justice (Zohar Partie 1, 83). Certains rêves sont le fruit de l’imagination diurne, en d’autres termes les pensées d’un homme le jour, il en rêve la nuit. Cela comprend les fantasmes ou les craintes, les pensées injustes envers les autres ou les inquiétudes diverses. Le talmud rapporte qu’un empereur romain se tourna vers Rabbi Joshua ben Hanania et lui dit, « on dit de vous que vous (les Juifs) êtes très intelligents. Dis-moi de quoi vais-je rêver cette nuit ? » Il lui répondit « tu verras tes ennemis Perses t’asservir pour le travail de leur roi et t’obliger à faire paître un troupeau de cochons dans un lit d’or ». L’empereur ressassa ces étranges paroles et finit par rêver exactement ce que lui avait prédit le grand Sage (Traité Berakhot 56,1). Freud a touché à cette explication de nos sages en disant que le rêve faisait apparaître les complexes refoulés.