Sacrifier son travail pour le Shabbat ?
Est-ce qu’un homme doit sacrifier son travail et perdre sa subsistance quand il l’oblige à violer le sabbat ?
Question:
Je suis absolument convaincu que je dois respecter le shabbat, mais pour cela je devrais sacrifier mon travail. Je suis profondément indécis. Que dois-je faire ?
Réponse:
Le sentiment du questionneur est vraiment compréhensible, compte tenu du grand sacrifice nécessaire dans cette situation. Mais dans toutes les décisions de la vie il faut regarder et considérer le bénéfice potentiel face à la perte potentielle, et décider en conséquence. Et ici, d’une part la perte de l’emploi est en jeu avec toutes les difficultés et les problèmes qui vont avec. D’autre part il faut tenir compte des considérations suivantes, dont chacune est vraie et très lourde:
1. Ma situation éternelle face à ma situation temporaire en ce bas monde.
2. Le devoir d’obéir à Dieu.
3. Le respect du Shabbat ne cause pas de pertes.
Développons brièvement le premier point ma situation éternelle face à ma situation temporaire en ce bas monde. De nombreuses études conduites par des scientifiques de renom tels que le professeur Ian Stevenson, professeur Kenneth Ring, le Dr Raymond Moody, le Dr Elisabeth Kubler-Ross, le Dr George G. Ritchie, le Dr Morris Raulongs et beaucoup d’autres, ont prouvé que le véritable “moi” d’une personne est son côté spirituel intérieur. Celui-ci est enveloppé dans un corps fait de chair et d’os, cependant c’est bien ce “moi” profond qui sent, se réjouit, s’attriste, aime, planifie (Les études ont été menées sur: 1. des rapports de morts cliniques revenus à la vie 2. réincarnations 3. Diboukims 4. L’apparition d’âmes comme durant leur vivant 5. Régression (retour à une vie antérieure grâce à l’hypnose) 6. Séances de spiritisme) choses que la Torah d’Israël affirme depuis des milliers d’années. Le résultat intéressant obtenu à partir de ces études est que le véritable « moi », c’est à dire nous-mêmes, continuons à vivre pour toujours, même après avoir quitté le corps physique ! (Le phénomène que nous appelons « la mort » est une sorte de seconde naissance comme un bébé qui se défait du placenta qui l’entoure et lui sert comme un vêtement, quittant un monde sombre et rempli d’eau pour un monde complètement différent, lumineux, coloré et bruyant, qui vit une vie complètement différente de sa vie passée).
Il est tout aussi important de rappeler une évidence. Notre condition dans le monde spirituel dépend de nos actions dans le monde physique, comme la Torah en témoigne, ainsi que les nombreuses personnes qui se trouvent « là-bas ». Et maintenant, un simple calcul conduira à la conclusion claire que les décennies au cours desquelles nous vivons sur terre ne sont rien par rapport à notre vie éternelle. Assurément, quand la vie éternelle est en risque, vous devez quitter votre emploi dans cette vie temporaire et chercher un autre travail avec toute la difficulté et les risques attenants, pour votre bien éternel. Plus la difficulté est grande, plus le salaire est important. C’est ce qui est enseigné dans la Michna Avot (chapitre 5, 23): « לפום צערא, אגרא » (selon la peine, le salaire). Il a également été dit (Avot 2, 14): « Le patron est de confiance, il paiera ton salaire ».
Deuxièmement, le devoir d’obéir à Dieu. Une observation furtive de l’énorme différence entre le Créateur et sa créature, le Dieu tout puissant et l’homme, proportionne toutes les considérations qui sont contraires à la volonté du Créateur, et les efface même complètement. Il m’a créé parmi les innombrables détails de l’univers, et ma personne et tout ce que je possède est à lui. Ses décisions sur ma santé, mon argent et ma vie s’appliquent sans discussions ainsi que sur tout le vaste univers. Il est donc évident que si Dieu nous ordonne de cesser notre travail un certain jour, il ne fait aucun doute que je vais obéir à son ordre. De plus, Dieu a déclaré que le seul bénéficiaire de l’accomplissement des mitsvoth (commandements) est l’homme lui-même, dont le bonheur est la raison de la création du monde.
Troisièmement, le respect du Shabbat ne cause pas de pertes. Outre le grand salaire et le plaisir éternel réservé à celui qui garde le jour du shabbat, surtout quand cela induit de grands sacrifices, il a été prouvé à de nombreuses reprises que même en ce bas monde on ne perd pas de l’observance du sabbat. Par exemple, la compagnie aérienne El Al, lorsque la direction a été poussée à mettre au repos ses avions le shabbat, les membres du conseil d’administration se sont plaints dans les médias. « L’entreprise perd de l’argent chaque année, si la société s’arrête de travailler le shabbat nous risquons le dépôt de bilan ! » ont-ils dit aux journalistes. Or, peu de temps après que les avions ont cessé de voler le shabbat, l’entreprise a arrêté de perdre de l’argent. Dans les années suivantes, El-Al a complètement inversé la tendance en distribuant même l’année dernière des bonus à ses employés ! Pourtant, aussi absurde que ce soit, certains des membres du conseil d’administration exigent que la compagnie travaille le shabbat, pour augmenter ses profits. Sans tirer les leçons du passé…